quinta-feira, 6 de dezembro de 2007

"Le ralentissement de la croissance n'est pas tragique", selon l'OCDE


Le ralentissement de l'économie mondiale sera à son maximum au premier trimestre 2008. Selon les perspectives semestrielles publiées jeudi 6 décembre par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la croissance du produit intérieur brut (PIB) de ses pays membres passera de 2 % au dernier trimestre 2007 à 1,9 % au premier trimestre 2008, avant d'amorcer une remontée pour atteindre 2,5 % au premier trimestre 2009.

"Compte tenu de l'ampleur des chocs pétroliers et financiers subis cette année par l'économie mondiale, ce ralentissement n'est pas tragique, commente Vincent Koen, conseiller du département économique de l'OCDE. On peut même dire que cette normalisation est plutôt bienvenue, compte tenu des tensions qui étaient à l'œuvre."


Ces perspectives ont été établies sur la base d'un pétrole à 90 dollars. Si le prix du baril progressait de 10 dollars, le rapport estime que cela amputerait de 0,1 point la croissance et accélérerait l'inflation de 0,2 point, en 2007 comme en 2008.

L'OCDE confirme une poussée d'inflation à +2,3 % durant les six prochains mois pour cause de renchérissement de l'énergie et des produits alimentaires. Le rythme s'assagirait tout au long de l'année prochaine, pour retomber à +2 % fin 2008.

C'est aux Etats-Unis que la révision à la baisse des prévisions est la plus significative. Au printemps, les experts s'attendaient que le PIB y progresse de 2,5 % l'an prochain. Ils parient désormais sur une croissance réduite à 2 %.

"CRISE DE CONFIANCE"


Car l'économie américaine connaît, en ce moment, un sérieux "trou d'air", puisque la croissance y chutera d'un rythme annuel de +5 % au troisième trimestre 2007 à +1,1 % au premier de 2008. On assiste là à un effet retard de la crise estivale des prêts hypothécaires à risques (subprimes).

L'OCDE se distingue des marchés qui parient sur une nouvelle baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour contrer la crise immobilière. "A leur différence, nous pensons que la Fed devrait conserver ses taux inchangés, déclare M. Koen, car l'inflation générale de 3,5 % atteinte en octobre est élevée et une nouvelle réduction des taux directeurs n'aurait aucun effet sur la crise de confiance qui retient les banques de se prêter entre elles."


La zone euro évolue de la même façon que les Etats-Unis – ralentissement, puis reprise tout au long de 2008 – mais de façon plus douce à la baisse (+1,7 % au creux de la vague, début janvier 2008) comme à la hausse (+2% au maximum à partir de l'automne 2008).

Pour la France, le rapport de l'OCDE ne confirme pas l'optimisme du gouvernement Fillon, qui persiste à croire à une croissance comprise entre 2 % et 2,5 % en 2008 : elle serait seulement de 1,8 % après 1,9 % en 2007 et 2,2 % en 2006, selon les experts du Château de la Muette. La mollesse restera la règle, dans la moyenne de la zone euro.

Même s'ils n'attendent aucune amélioration sur le front du déficit budgétaire et de la dépense publique, les experts pensent que la situation de l'emploi continuera de s'améliorer mais à un rythme plus lent, le taux de chômage revenant de 8 % en 2007 à 7,5 % en 2008 et à 7,4 % en 2009.

Parmi les bonnes nouvelles, notons qu'il "n'existe pas de crédit hypothécaire à risques en France", selon le rapport, et que les pertes de parts de marché des exportateurs français semblent stoppées.

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